Une écume de salpêtre a recouvert les jours, drap
Une écume de salpêtre a recouvert les jours, drap poudreux sur le temps comme une texture d’attente. Une main brossera la poussière d’hier : un printemps de chair a recouvert les feuilles. Une échelle accolée à la maison qui tremble. Des orages viennent railler les fenêtres endormies. Des bourgeons font famille dans les bras de midi, c’était l’heure de la sieste mais le bruit ne dort pas. Tapi entre la pierre et les fissures du temps, le coeur n’a pas bougé, il est juste alourdi d’espérances trop hautes. L’espoir aime la fraîcheur encore indisciplinée. Une danse de mots mime l’imperfection du matin. Une balançoire se bat avec le vent. Le souvenir fouille les vieux jardins visités par la nuit. Il arrose les rêves de larmes lumineuses : fluidité suprême de nos impermanences.