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Porte sur le toit
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2 septembre 2009

brouille temporelle

Le temps emporte tout, allié et adversaire. Tour à tour. Le temps est nuageux comme le cœur même et surtout quand ça cogne. La tête n'est pas toujours un bon toit. L'ami n'est pas toujours là. Le frère l'a-t-il été? Un voleur du passé détale dans les camps des souvenirs en fuite, le présent tonne, l'avenir recule. Le passé est contraint de coucher sous un toit de fortune. Tremblant d'étoiles. Las de chercher un abri, il s'allonge amer, dans les pissenlits, fauchés. Le passé ne se recycle pas aussi bien que les déchets. Un engrais pour le présent. Pauvres reflets d'avenir qui n'appartiennent plus à personne. Le passé se courbe sur lui-même. Il a perdu plusieurs centimètres d'illusion. Mais il lui est refusé le droit au désespoir, il lui est refusé le droit de se plaindre : c'est son rôle de garantir l'avenir coûte que coûte, quel qu'en soit le prix. Le présent a le droit de se retourner, pas lui : il est passé et ne ramènera plus rien, ou peut-être des souvenirs de pissenlits et pour le reste, qu'il se débrouille.

Hommes de demain soufflez sur les charbons...

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Commentaires
A
Cher Giulio, la découverte de la destruction de la maison familiale date de quelques jours. C'est en me promenant dans les ruelles de Sidi Bou Saïd que je me suis trouvée devant cette défiguration... <br /> Je n'allégorise en rien ce que j'ai vu. Je dis seulement ce que j'ai vu... Je ne pourrais esthétiser cette vision et je m'interdis de prendre des photos. Le faut-il?<br /> Merci de votre grand intérêt pour ce qui se dit ici, cher Giulio.
G
"La passante" de Béatrice Libert, oui, c'est en effet très proche de ce que j'ai pu ressentir en lisant "brouille temporelle" et en essayant de comprendre ce que tu pouvais ressentir.<br /> <br /> Quant à ta première réponse, son 1er § est fort mystérieux. Comme je ne sais rien de toi - je ne connais ton blog que depuis fort peu -, comment distinguer l'allégorie de la réalité "où", de la réalité "quand" et de la réalité "comment"?
A
Cher Giulio, je me sens telle "La passante" de Béatrice Libert, que je viens de lire chez Jalel...
A
La maison de famille a été décapitée. Le balcon qui avançait vers la Méditerranée, effondré. Je n'ai pas reconnu d'abord la maison : j'ai d'abord vu un espace éventré. Comme si un obus avait été lancé là.<br /> Stupide je suis. Je surpoétise la course du temps pour garder un peu de ma tête...<br /> Comment mettre cela sur une toile, cher Giulio? Comment (re)composer une constellation sans aucun appui?
G
N'évoques-tu pas, chère Amel, plutôt ta (ou une) perception poétique du passé, que le passé lui-même, immuable et infini? Quant au futur, c'est lui que le passé engraisse et non cette infinitésimalement minuscule fiction qu'est le présent (qui n'est lui que perception subjective). Quoiqu'il soit, ton texte est très beau et infiniment plus touchant que mon approche cartésienne. Pourquoi ne pas le projeter sur une toile?
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