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Porte sur le toit
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25 août 2010

mots

L'amandier s'est endormi dans le jardin, la lune pendue à ses branches se balance dans les fleurs lavées de tendresse… Une ombre accroupie là, regarde les yeux de velours, entre amers pâleurs, au coeur du fruit il fait un peu froid. Le soleil montera contre l’échelle dans quelques heures, on entendra gronder les abeilles. Le tendre a remis son armure brisée. Une résine d’Hespéride n'a jamais peint les raisins d'Eleuxis, ce n'est qu'un trompe-l'oeil où le corps se perd en sa chasteté. Toujours plus loin. une grappe de mots ne fera jamais un poème, ce sont des gouttes d'eau glissant le long d'une nuque blanchie à la chaux. Les yeux auront beau se poser, ils ne verront rien que leur propre cécité, brûlés depuis longtemps dans les champs de Castille ; partir sans parfum d'histoire, partir comme un vent des matinaux, ce serait quelque chose en trop. Ces raisins-là ne produisent pas de vin, ne fécondent aucune bouche. ils restent là dans un néant qui fâne le quotidien sans chercher à le transformer en paysage. Personne n'en voudrait, pas même un affamé. Rester dans l'indéfini d'un rêve impossible entre une amande brisée et un vin sans avenir est pire que partir, s'attabler à la torpeur du monde desséchera la fleur de jasmin et la douceur caressante d'un fruit encore vert . Chahuté par un vent intérieur, l'autre part pour partir, car il n'est jamais venu que pour partir dans ces lointaines contrées là où le vent est déjà un paysage d'oliviers, de désert argenté et de nuages en fleurs .

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