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14 septembre 2010

Claude Chabrol nous a quittés

Claude Chabrol va nous manquer, cette griffe qui lui était si particulière, ce regard qu'il portait sur la bourgeoisie, son étroitesse, ce qu'elle comportait d'étriqué et ses drames tournant au tragique. Chabrol était de ceux qui faisaient confiance au scénario, plus encore peut-être aux acteurs qu'il aimait vraiment. Un scénario, des acteurs, Chabrol aimait les matériaux de premier choix. c'est là que se situait pleinement son exigence. Ses acteurs, nous les connaissons tous : Jacques Gamblin, Sandrine Bonnaire, Nathalie Baye, Michel Serrault, Robin Renucci, François Berléand, Laura Smet, ont rarement été aussi bons que sous sa direction. Et que dire de Jean-Claude Brialy, de Jean Yanne, de Stéphane Audran, de Jean Poiret ou d'Isabelle Huppert. Et l'on sait leur entière fidélité au maître.

Son travail, il l'aimait avec gourmandise comme il aimait la bonne chère, les bons vins et... la cuisine d'Arzak, le formidable restaurant de Saint-Sébastien aux produits goûteux que tint pendant des dizaines d'années Juan Mari Arzak et que dirige maintenant sa fille Elena. Dès que l'occasion se présentai, qu'il fût invité au festival international de cinéma, soit qu'il y présentât un film comme Rien ne va plus (en 1997), ou qu'il fût président du jury (comme en 2001), il ne manquait pas de s'y rendre.

Dimanche soir, dans le journal de France 2, Laurent Delahousse, a qualifié Chabrol de  "bouffeur" de bourgeois. On sentit chez Isabelle Huppert une certaine réticente et crispation. Elle savait mieux que quiconque qu'au-delà des travers de la bourgeoisie, Chabrol était intéressé par le mal, qui ronge le cœur de l'homme et de la femme au-delà de leurs opinions politiques ou de leur position sociale. Cette problématique du mal traverse son oeuvre de part en part et jusque dans la musique si caractéristique de ses films.
Il n'avait pas été "frappé" par HitchcockHitchcock pour rien. Le livre qu'il a signé avec Eric Rohmer est d'ailleurs un petit bijou qui s'il est moins connu que celui de Truffaut, vaut d'être lu et relu. Comme HitchcockHitchcock, il s'intéressait aux ressorts intimes de l'âme humain, à sa part d'ombre. Et ce,
dès ses premiers films. Dès Les cousins par exemple.

Cette période 1969-1970 fut très prolifique pour le réalisateur quand on repense à La femme infidèle, Que la Bête meure, Le Boucher et Juste avant la nuit de 1971.
6a00e39337f0118834013487508d1b970c-800wiDans la fin des années 70 et les 80 et 90, son cinéma s'était intéressé à des personnages féminins plus forts. Evidemment Violette Nozière, puis pour en rester à Isabelle Huppert, La Cérémonie, Rien ne va plus, L'ivresse du pouvoir ou Madame Bovary. En plus de cinquante ans de cinéma et de vie, Chabrol avait beaucoup changé.


Si l'on approuve la phrase de Godard selon laquelle si un cinéaste a fait trois bons films dans son existence alors c'est un bon cinéaste, Chabrol qui pourtant ne l'aimait beaucoup, souscrit à cet adage. Remettons-nous à table et revoyons ses films avec gourmandise!

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