La lumière
On se souvient que Cézanne avait songé « s’arracher les yeux » pour toucher aux choses, tout comme Turner, qui, pour atteindre à la lumière, se terrait dans l’obscurité avant de revenir vers elle. Convaincu qu’ « on ne voit bien qu’ébloui.», qu’on ne voit qu’après avoir côtoyé longtemps la nuit des choses, qu'après s'être plongé dans la cécité.
Les impressionnistes ont réussi cette prouesse de tout traduire en lumière, l'espace et les choses, les choses dans l'espace. Aucun lieu n’est donc désormais laissé dans l’ombre, toutes choses se propagent comme une onde qui fait que les choses mêmes se déploient les unes dans les autres et se fondent ensemble. La lumière se diffuse ainsi partout et en tous sens ; l’espace et les choses se mêlant et s’échangeant dans ce flot de lumière. Mais dans cet embrasement ou embrassement des choses, les couleurs ont perdu leur spécificité, les objets leur forme et par là , leur réalité même d'objet. Ce que les impressionnistes nous ont donné à voir c'est la lumière créatrice du visible.
J'en profite pour souhaiter à toutes celles et tous ceux qui ont fait vivre ce blog de très bonnes fêtes de fin d'année. Je serai absente et espère trouver un peu lumière là où je me rends. Merci à vous.