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30 mars 2011

Wim Wenders aime Pina bausch

Wim Wenders, le réalisateur entre autres des Ailes du désir, ose une nouvelle expérience cinématographique : il tourne en relief un documen­taire sur la grande Pina Bausch qui nous a quittés l'été dernier. «Depuis vingt-cinq ans confie-t-il, je voulais filmer sa vision du monde et son travail de chorégraphe et de danseuse, mais je ne savais pas comment. Quand j'ai vu un film de la première gamme 3D numérique voilà deux ans, j'ai dit à Pina : “Maintenant, je sais.” La 3D pour lui convient parfaitement à l'art de la danse.

Une première partie du film a été tournée avec Pina Bausch. Après la mort de la chorégraphe, Wenders - à la demande des danseurs - décide de conduire le film à son terme pour lui rendre hommage. Une deuxième partie du tour­nage aura lieu au printemps et comprendra des images d'archives : «Avec Alain Derobe, on réfléchit à la manière de les intégrer à la 3D.»

Une scène du film documentaire allemand de Wim Wenders,

Une scène du film documentaire

 

Sur le plateau de Pina,une gigantesque grue se déplaçait au rythme de la chorégraphie, pour capter le mouvement des danseurs. "Cette grue a couru avec les personnages, toute l'équipe technique a dû apprendre la chorégraphie", raconte Alain Derobe, le stéréographe de Pina, responsable de ce relief qui donne au spectateur la sensation d'être pris dans l'élan de CAfé muller ou Kontakthof. Ce bras articulé portait deux caméras asservies l'une à l'autre, puisque le film que voulait Wim Wenders devait utiliser la troisième dimension. Le relief s'est montré du plus haut intérêt pour la physiologie du regard: "c'est au cerveau qu'il faut s'adresser pour établir un confort visuel et une performance". Ainsi Alain Derobe veut-il se démarquer du relief à l'américaine dont le propre est de diriger le regard ? et qui se résume à "regarder là où le cinéaste américain nous dit de regarder". Tout est mis en place pour que l'oeil droit et l'oeil gauche "convergent sur l'argent", sur l'élément de décor spectaculaire, sur la vedette, sur l'objet qui jaillit hors de l'écran, projectile ou vaisseau spatial.

Pina Bausch ne tarde pas à se ranger à cette première expérience de la troisième dimension, elle est mêmeconvaincue de la validité de cette approche. "Ce n'est pas un relief "à effets", explique-t-elle, c'est très naturel, on a une perception des personnages comme s'ils étaient en chair et en os."

Sur le plateau, la directrice de la photographie a dû intégrer de nouveaux paramètres : "Le corps humain doit rester entier, une main coupée par le cadre n'est jamais heureuse, encore moins quand nous sommes en relief", explique-t-elle. Et comme l'ont constaté tous les spectateurs qui ont chaussé les lunettes stéréoscopiques, l'image en relief est moins lumineuse de moitié que son équivalent en deux dimensions. Il faut y remédier dès le tournage.

Le montage aussi doit se plier aux nécessités de la troisième dimension. "L'adaptation (du regard du spectateur) est à refaire à chaque présentation d'un nouvel espace", écrit Alain Derobe dans un texte distribué lors d'une des nombreuses conférences qu'il donne sur le sujet.

Au montage depuis un mois, Wim Wenders s'enthousiasme : «C'est un autre monde, un nouveau langage". "Pour l'instant, poursuit-il, on a surtout utilisé la 3D dans l'animation et pour les effets spéciaux. Mais on va bientôt s'apercevoir que pour rendre la réalité, c'est un gain incroyable. Voir en relief quelque chose de très simple et de très naturel, ne serait-ce qu'un gros plan de quelqu'un qui parle, donne une qualité de présence".

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