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Porte sur le toit
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18 octobre 2008

La chèvre de Rauschenberg


Au début des années 50, Robert Rauschenberg s'intéresse à la peinture monochrome, c'est l'époque des Red and White paintings. De ses White paintings, John Cage dira qu'elles figurent des « aéroports pour les lumières, les ombres, les particules », il s’en inspirera pour 4’33’’, sa composition sans note. C’est l'époque aussi de tous les iconoclasmes, des performances audacieuses à la limite de la dérision. On se souvient de la provocation de Erased De Kooning Drawing (1953) :Rauschenberg efface un dessin original de l'un de ses maîtres. Pour atteindre aux Combines, il faut revenir aux premiers collages qui annoncent les œuvres ultérieures par l'incorporation d'objets trouvés, objets de récupération les plus hétéroclites (fer à repasser, roue, cordes, chaise, transistor, parapluie, textures de toutes sortes,...) et par l'application très picturale de la peinture. Ses œuvres de 1958-61 se veulent davantage gestuelles, autobiographiques, enrichies par du texte. Il est au plus près de l'expressionnisme abstrait. «Toute incitation à peindre en vaut une autre, dira-t-il. Il n'y a pas de sujet pauvre. La peinture a toujours plus de force lorsque, au lieu d'être vue comme une composition, comme de la couleur, etc. elle est perçue comme un fait ou quelque chose d'inévitable, et non comme un souvenir ou une disposition.»

medium_pilgrim.jpg

medium_monogram2.jpg

Ci-dessus : Monogram, 1955–1959

Les Combines sont nés de la série des Red Paintings réalisée entre 1953 et 1954, abstractions assemblées à partir de différents types de matériaux : peinture à l'huile, morceaux de papier, déchirés ou froissés, découpages de bandes dessinées issues de journaux, morceaux de tissu... Ces éléments sont alignés selon des quadrillages aléatoires et enchâssés dans le champ pictural à l'aide de coups de pinceau horizontaux ; la peinture y est souvent diluée pour produire des traînées ou coulures.


Monogram,
est considéré comme l'un des gestes les plus radicaux de Rauschenberg par la présence spectaculaire d'une chèvre empaillée. L'idée du titre renvoie à l'enchâssement de la chèvre et du pneu lui rappelant les lettres entrelacées d'un monogramme. Ici l'artiste utilise la toile comme plan, la pose à plat sur le sol : la composition ne trouvera sa forme définitive que quatre ans plus tard. La forme définitive est celle-là même que nous pouvons voir au-dessus : une chèvre
ceinte d'un pneu d'automobile se tenant dans un pâturage de débris urbains.

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Commentaires
A
To Christophe :<br /> tout dans la réalité convient <br /> aux « Combine Paintings » <br /> garde-fous de notre imaginaire qui <br /> lui aussi assemble, colle, agrège, retient<br /> des émotions, danses synaptiques <br /> au cœur de brochures, photos d'emprunts,<br /> empreintes de tissus, vêtements-reliques, <br /> et bribes de sons <br /> bas ou hauts reliefs<br /> faux trompe-l'œil surdimensionnés<br /> panneaux narratifs, récits fragmentés <br /> d'un désir de matières,<br /> chaque détail ne se laisse approcher <br /> qu'avec une lenteur obligée, <br /> chaque variation reprend un thème <br /> rhapsodique, <br /> un coureur dans un stade est entouré d’un cercle bleu, <br /> autour des coulures, autour encore des bandelettes en ordre,<br /> une carte des Etats Unis<br /> délimite des canyons peints<br /> au hasard de la pesanteur.
C
je me souviens à la tate gallery de londres en 1981 de l'accrochage de la rétrospective de robert et du décrochage de jasper. j'étais derrière le miroir à regarder d'immenses types en train de porter les oeuvres de ces deux colosses de l'art. j'avais vingt ans et j'ai vécu là dans cet espace magique, un des plus beaux moments de ma vie de fan d'art.
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