Je me suis écorchée aux tympans de la nuit.

Je me suis écorchée aux tympans de la nuit. Rondeur minuscule d'un sommeil en sursis. Nous traquons la profondeur dans sa ligne de partage, là où les mots s'habillent de leur innocence. Tous les soirs elle se cognait à la même question, comment s'affranchir de de ce qui nous a été donné sans amour. Tout se tient là dans cette question première qui répète inlassablement la suivante et finit par gouverner toute une vie dans l'à peu près. C'est un peu comme en finir avec l'alccol des songes. Se demander si c'est lui qui nous conduit ou si c'est nous qui le reconduisons dans un désespoir moqueur et dérisoire. Tous les soirs elle s'abimait dans cette lyre qui l'amenait à haïr ses propres mots, ses propres gestes. Tous les soirs elle se disait on ne m'y reprendra plus. Le lendemain, tout était remis sur l'ouvrage, assise sur un nuage désoeuvré. Elle déplorait ne pas pouvoir rassembler ses mots sur l'écran de sa solitude avare. Quelques fois ses pas la portaient jusqu'à l'adversité, là même où le corps n'est plus en mesure de répondre.