La foudre et son obstination à nous renverser
La foudre et son obstination à nous renverser l'un dans l'autre sans précaution d'âge. La rencontre est sans âge, comme une naissance d'un autre monde. Je me dis que dans tes transes nocturnes tu habites une partie de moi que je ne connais qu'à travers toi. Nous nous cognons aux images de ce qui serait l'indice de notre propre histoire que nous oserions porter à l'écran du blanc et du noir. Je te donne la réplique dans la préhistoire de l'image comme un ruissellement de sons extorqués au pays du silence. Tu me dirais mais la musique que deviendrait-elle? Elle serait proche de ce qui précède tout son donné. Une note qui viendrait frapper nos tympans ivres de songes, au voisinage d'une folie fortifiante. Je relève la tête et te vois marcher dans ce pays bousculé par les vents. Je vois cette barque chavirer dans le crépuscule meurtri par l'impossibilité à dire le mal être récusé sur la page de l'histoire. Tu écris au secours de ce corps renversé dans les flots d'un rêve abîmé.