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Porte sur le toit
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26 août 2011

La nuit des arbres est une invitation à la forêt

 

La nuit des arbres est une invitation à la forêt où les mots sont distribués dans une dispersion d’arbres à la détrempe sur le papier mouillé et ruisselant du ciel :des arbres gardés par leurs pairs, laissant espace tout pudique pour ne pas se féconder par frondaison, cette distance ménagée fait qu’ils se développent à leur aise sans se toucher ni gêner l’extension de leur feuillage qui s’ouvre en parasol parapluie clairsemé comme une fine chevelure pour recevoir les rayons filtrés les gouttes qui rebondissent sur leurs feuilles amples et tendres. L’humidité fait craqueler l’écorce mal gardée par le sentinelle posté là pour assurer leur pérennité… Seuls les arbres prennent soin de leurs cousins par la robustesse de leur tronc et de leur feuillage aux aguets comme des paraboles.

De cette tache encore verte que la lune surveille d’un œil inquiet, le vert rétrécit à vu d’œil de là haut, c’est un vert de vessie ainsi nommé par les peintres pour dire sa nature insidieuse de caméléon qui se confond tant et si bien avec ses couleurs cousines qu’on ne le reconnaît pas. Seul l’œil de laser du peintre le voit progresser le long de cette coulée de sang sur la toile du monde, l’arbre est pris dans l’œil du cyclone, dans cette immobilité minuscule de l’intestin de la tornade. il ne grêle pas, mais d’énormes comètes s’abattent en salves sur la forêt ou ce qu’il en reste. L’Amazonie cherche sa forêt, ses lianes indurées qui pouvaient faire voltiger un éléphant ; ses écorces comme dépouilles séchées sont sans y travailler des embarcations opérationnelles, des coques souples et solides comme les lobes du cerveau qui les attaque. La ville aura raison des arbres qui ne peuvent plus se répandre s’étirer comme des ailes, les arbres sont des pays sans plus d’état sans plus de lois ni de règles, les décrets ont été votés pour que les arbres ne fassent plus loi. Les derniers sorciers se sont exilés à la cime attendant que l’arbre trébuchant sur ses propres racines déterrées tombent morts extenués de tant d’assauts répétés de l’homme qui a échoué dans une animalité pervertie devenu l’équivalent de ses monstres fabuleux de l’antiquité. Nous ressemblons déjà aux centaures et autres créatures comme la Licorne qui perfore et taraude des arbres réduits à de nouvelles fiction. Nous ne nous en rappellerons que comme d’anciennes pyramides qui auront inspiré tant de gratte-ciel qui poussent comme des arbres en béton nous coulerons des moules pour en faire des statues de nuée et marcherons dans des rêves de forêts de marbre comme dans les jardins de Rodin entre les pèlerins de Calais et autres colosses aux pieds nus défiant le socle qui les soutient que nous habillerons de nos souvenirs effarés, il nous coulera dans la gorge un nœud torsadé comme une liane où les enfants ne se balanceront plus, des filons de fer l’auront remplacée pour distribuer des hautes tensions… 

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Commentaires
A
Merci à vous Nortine de votre gentil message. Amicalement.
N
Je lis vos mots, les effeuillent en silence au fil des jours... petits moments de joie.<br /> <br /> Je découvre depuis peu votre belle écriture.<br /> <br /> Amicalement,
A
Bonsoir Jean, je crois bien que vous êtes mon seul lecteur de par le toit. Amitiés.
J
Prophétique, quelle plaisir que de lire vos mots qui coulent comme un torrent de galets vers une destination inconnue, forcément abyssale .....je vois bien là des toiles à naître....
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