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Porte sur le toit
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13 juillet 2009

Galvan : la circulation des langages

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"Los recientes estudios sobre la tauromaquia de Goya quieren presentar a está como un trabajo antitaurino. El Goya ilustrado estaría retratando la barbarie que el pueblo español empezaba a llamar fiesta. Otras interpretaciones sitúan a Goya apostando por la reforma de las fiestas de toros, en la línea de otros ilustrados, puesto que no hay que olvidar que las reformas de espectáculos de Jovellanos, gran amigo del pintor aragonés, son las que posibilitaron que apareciera el arte de la tauromaquia tal y como hoy lo conocemos. No hay que olvidar que los toros, como el flamenco, no es más que un arte que nace durante el siglo XIX en el seno de la ciudad moderna."

Pour Israel Galvan, le monde s'est dérobé, tout à conquérir ou à reconquérir. Dans une entière solitude. Le danseur a décidé de reconquérir le monde à bras le corps, d'y faire face à main nue, débarrassé de tout effet, cuerpo limpio et dont la traduction dit : exposé, nu. Combat féroce qu'il livre avec son ombre, avec l'ombre comme le dernier Goya devant l'espace de sa toile. Dans un échange de feu sans lyrisme où tout semble se consumer. Jusqu'à l'espace lui-même réduit à un cercueil ouvert. Naissance de la tragédie ou tragédie de la renaissance pour ce danseur qui a pris le risque de rompre avec la tradition, de "remonter" jusqu'à ses origines. «Dansant au-dessus du risque» comme il le dit lui-même, dans une prise de risque perpétuelle, cuerpo limpio, à corps découvert comme le faisait un Belmonte descendant dans l'arène. Sans muleta pour distraire le taureau. Le corps à corps porté au regard qui jamais ne quitte l'autre. Ceux qui toréent cuerpo limpio le savent : il y va du taureau comme d'eux-mêmes. Il y va du taureau et du torero comme de deux adversaires-partenaires qui se respectent parce qu'ils savent que l'un des deux doit mourir. Comme dans certaines danses nuptiales après l'étreinte amoureuse. Eros danse avec thanatos. Il dit cette tension presqu'insoutenable du corps concentré et tendu à l'extrême et dont chaque geste nous semble un éclat surgi de l'obscur d'un rêve. La frappe des pieds électrocute le sol, le fait exploser dans une irrésistible synchronie. "Extase de proies mises à mort" remontant jusqu'au ventre que les a ingérées. Ce "danseur des solitudes" faisant tourner l'ombre et la lumière l'une autour de l'autre, fait aussi gronder le geste jusqu'à l'exténuer, templar : le geste s'immobilise, s'interrompt dans l'inachèvement de la figure qui n'aurait rien gagné. Dans l'arrêt quelque chose se poursuit hors le geste, l'énergie précisément qu'il a fallu pour le retenir  par cet arrêt brutal, cette suspension. Ce qui fut interrompu apporte un surcroît de vie. Ce qui se déporte de vagues en vagues se sait libre de décider de l'instant pour toréer. Picasso ne disait-il pas que la corne imaginaire du taureau devait se faire aiguillon de la pensée, telle une incitation à remettre au chantier le travail nécessairement inachevé du sens. Cette liberté tout aussi imaginaire nous porte à nous improviser torero, héros d’une lutte avec le hasard, l'accident, l'improbable. Ce serait comme faire le choix délibéré de l’orage pour la paix, de l'outrage pour l'étreinte, de l'élision pour la plénitude, pour que le danseur soit épargné d'une dernière estocade.   


 

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